Les chevaliers d'Emeraude RPG
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 Skye, Ecuyer des Esprits. "Who am I?"

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Skye
Ecuyer d'Esprit ~ Ancien Prince d'Opale
Skye


Féminin Messages : 11
Date d'inscription : 24/06/2011
Age : 26
Rôle : Ecuyer des Esprits ~ Ancien Prince d'Opale
Race : Humain

Skye, Ecuyer des Esprits. "Who am I?" Empty
MessageSujet: Skye, Ecuyer des Esprits. "Who am I?"   Skye, Ecuyer des Esprits. "Who am I?" Icon_minitimeVen 24 Juin - 16:56

~IDENTITE~

Nom :(D'Émeraude, De Rubis...) Puis-je vraiment dire que j’ai un nom ? Je ne crois pas. Je ne me considère d’aucun endroit, et je préfère qu’on m’appelle par mon prénom. Je ne veux pas avoir d’attache ni me sentir redevable à un royaume ou un pays en particulier.
Prénom : Skye. C’est court, ça reste. Pas besoin d’explication quand je dis mon prénom. C’est Skye, tout court, tout simple. On m’a dit que ça avait un rapport avec le ciel, dans une langue que je ne connais pas, mais sincèrement, ça m’est égal.
Surnom (facultatif) : Je n’en ai pas. On m’a toujours appelé Skye, sans jamais aucune fantaisie. Pendant quelques mois, mon titre a été de « Prince », mais j’essaie d’oublier tout de cette époque ainsi que le surnom affectueux que me donnait ma sœur. « Kay ». Elle m’appelait comme ça quand elle était petite, n’arrivant pas à enchaîner le son « s » et le son « k ». Elle disait alors juste « Kay ».
Sexe :Je suis un jeune homme
Age :J’ai 12 ans
Race : Je suis humain
Alignement : Bon
Pays de résidence : Esprit
Pays de naissance : Opale
Rôle : Ecuyer d’Esprit ~ Ancien Prince d’Opale.

~CARACTERES~

Caractère et goûts :(5 lignes complètes minimum)

Que peut-on dire sur mon caractère ? Je suis plutôt mal placé pour le dire. Je sais que j’ai été profondément blessé dans mon enfance par la perte d’un être cher, et, depuis, j’ai un peu du mal à me lier avec quelqu’un, de peur de le perdre. Mais j’ai quand même besoin d’avoir toujours quelqu’un qui veille sur moi, une personne sur qui je pourrais compter et qui serait la seule à me connaître vraiment. J’ai beaucoup de mal à garder des secrets, car je n’aime pas garder des choses pour moi, mon naturel me pousse à me confier à une personne. Je suis aussi assez bavard lorsque j’ai des choses à dire. Deux de mes plus grands défauts sont sûrement d’être très influençable et trop naïf. Si je fais un tant soit peu confiance à quelqu’un et que cette personne me demande de faire quelque chose, je vais très certainement le faire si cela m’est possible.
Je suis assez doux avec les personnes, et en général je ne préfère pas être agressif, sauf lorsque je suis énervé. Lorsque j’ai un but, je suis déterminer à y arriver et je suis capable de faire de grandes choses pour y arriver. J’ai tendance à être protecteur envers les enfants plus jeunes que moi. Je suis un peu trop franc parce que je dis tout le temps ce que je pense. Je suis assez rusé ainsi que calculateur. Je réfléchis très souvent aux conséquences de mes actes, sauf lorsque je me laisse dominer par la terreur ou la colère.
J’ai plutôt du talent pour parler, je m’exprime assez bien et j’ai un bon vocabulaire ainsi qu’une bonne maîtrise des mots. Cependant, je suis parfois très impatient et je peux me montrer irascible si on ne me respecte pas.

Description physique :(5 lignes complètes minimum)

Physiquement, je suis... On va dire que je suis plutôt pas mal. Bon, mon visage est assez efféminé parce que mes cils sont longs et mes cheveux aussi. Je ne suis pas très grand, je mesure sûrement un mètre quarante-cinq au maximum. Je ne suis pas non plus très lourd, environ quarante kilogrammes. Je suis assez musclé, endurci par de nombreuses marches sur tout Enkidiev. Pour mon visage, je me décris face à une flaque d’eau, peut-être mes traits seront-ils un peu faux. Quand je me regarde, je vois d’abord ce bandeau noir sur mon œil. Si je le soulève, je vois cet œil en verre violet, très enfoncé, avec son pentagramme et son incantation marqués dessus. Je remets en place le bandeau pour observer mon autre œil. Il est bleu, comme celui de ma mère. Il est légèrement irisé de traits plus foncés sur le pourtour. Il est encadré de longs cils fins, surplombés de sourcils noirs et fins, arqués au dessus de mes yeux. Je remonte et je vois mes cheveux. Ils m’arrivent au dessus des épaules et se retroussent un peu vers l’intérieur plutôt que de rebiquer à l’extérieur. Je porte aussi une frange qui me descend jusqu’au niveau des yeux. Ma chevelure est de couleur bleu, ce qui vient de ma grand-mère, apparemment. Ils sont toujours impeccablement coiffés, lisses et soyeux. Aucun élément de fantaisie ne les traverse hormis le cordon qui entoure ma tête pour tenir le bandeau en place. Ensuite, je vois sur mon visage mes nombreuses cicatrices. Certaines ont disparu avec le temps. D’autres sont cachées dans mon cuir chevelu. Mais de trop nombreuses restent visibles sur mon corps. D’abord, celles du visage : une grande part du haut de mon front, du côté gauche, traverse mon œil bandé et vient se perdre dans mon cou. Une seconde est au dessus de mon œil droit et elle rejoint le début de celle qui me traverse l’œil gauche. La dernière apparaissant sur mon visage part de mon oreille droite, elle arrive à ma lèvre, elle la traverse et elle rejoint la première dans mon cou. J’ai d’autres cicatrices sur mon corps. J’en ai de nombreuse au niveau du dos et du ventre, dont une caractéristique qui part du haut de mon épaule gauche et qui finit au niveau de ma hanche droite. Ensuite, j’en ai énormément au niveau des genoux. Elles se croisent, se décroisent. Mais les cicatrices qui font le plus peur sont celles qui sont sur ma main gauche. Une part de mon coude et elle descend jusqu’à ma main pour ensuite se séparer et continuer sur chacun de mes doigts. Ces marques plus sombres sont comme une marque de ma souffrance.

Pour en revenir à mes traits, ils sont assez fins, mon visage est assez rond mais pourtant il reste doux et fin. Mon nez est aquilin et mon menton est assez saillant, à l’inverse de mes pommettes, qui ne ressortent pas particulièrement dans mon visage. J’ai la peau assez claire au naturel, mais elle bronze rapidement si je m’expose au soleil. J’ai de plutôt grandes jambes mais mes bras sont plus courts que la normale. Mes doigts sont un peu boudinés, mais ils s’affineront avec le temps. Dans l’ensemble, ma personne exprime en partie la force physique que j’ai, mais l’on voit aussi dans mon regard et dans mon expression la profonde douleur dont je suis victime.


~BIOGRAPHIE~

Histoire :(10-15 lignes complètes minimum)

Tout commença lorsque... Lorsque quoi ? C’est vrai, quel est l’évènement déterminant qui a fait que je suis là ? Mon existence remonte plus loin que mes parents, mes grands parents, mes arrières grands parents... Mon existence, comme notre existence à tous, remonte aux origines de l’humanité, aux ancêtres des Enkievs, qui sont nos ancêtres à nous. A quoi cela nous avanceraient-ils de décrire l’histoire de tous mes ancêtres, jusqu’à ce qu’on arrive enfin à moi ? Partir des grands-parents suffit largement.

Mes grands-parents, donc. En fait, je ne connais que mes grands parents maternels. Jamais vu ni entendu parler des paternels, comme si mon père n’avait pas de parents. Mon grand père était le roi d’Opale. Ma grand-mère l’était donc aussi, mais elle décéda en donnant naissance à ma mère, laissant mon père seul et désespéré d’avoir eu une fille, dans ce royaume où elles comptaient peu. Il ne respecta pas ses choix, ses amours, et fit même l’ignorant quand à son caractère. Il la promit donc à un très riche compte venant de Diamant et il lui assigna une éducation très dure pour une fille. Elle était brillante dans les matières intellectuelles, mais elle n’était pas très bonne lors des entraînements physiques que lui imposait son père. Cependant, alors qu’elle était promise au comte Cathal, elle tomba amoureuse d’un homme, nommé Teagan. Il était un garde du palais royal d’Opale et avait été entraîné en même temps que ma mère. Ils ont été longtemps amis, puis amants, puis à nouveau amis.

Ma mère fut finalement mariée à Cathal. Plusieurs enfants naquirent de ce mariage. En réalité, il en naquit trois. L’aînée était une fille, puis venaient deux garçons. Ma mère appliquait un principe simple : pour chaque nuit passée avec son amant, Teagan, elle devait en passer une avec son mari. Ainsi, lorsqu’elle tombait enceinte, les deux pouvaient être à parts égales le père de l’enfant. Ma mère ne savait qui était le père qu’à la naissance de l’enfant. Elle percevait toujours un petit quelque chose chez son nouveau-né qui lui permettait d’identifier le père. Chez moi, mes grandes mains présageant que j’allais être grand alors que ma mère était de taille moyenne et son mari franchement petit, lui firent savoir que j’étais le fils de Teagan. D’après elle, un truc dans le regard aussi. Mais je ressemblais tellement à ma mère que la différence de père ne se voyait que peu. Au départ, et jusqu’à la mort de ma mère, Cathal me considéra comme son fils et je le considérais comme mon père. Après moi vinrent deux faux jumeaux, une fille et un garçon, enfants de Cathal. Enfin, naquit ma sœur. Ma sœur qui était dépareillée par rapport à nous, qui avions des cheveux sombres et des yeux bleus. Elle était blonde aux yeux marrons-verts. Elle était née quelques mois après que mon grand-père soit mort, et ma mère fit entrer en jeu le fait que Jadia, ma petite sœur, ressemblait à ma grand-mère. Ca la sauva, mais cela marqua aussi la fin de la romance avec Teagan, qui allait bientôt se marier avec une marquise Opalienne. Elle était riche, et cela concordait avec les projets de mon père.

Revenons-en à Jadia. C’était une petite fille... Merveilleuse. C’est le meilleur adjectif pour la décrire. Elle était parfaite à mes yeux. Je la trouvais belle. Elle l’était. J’aimais l’appeler « le distributeur de sourires ». Tout le temps, on voyait un sourire accroché à ses lèvres, comme si elle était toujours heureuse, contente, sans aucun souci. Elle l’était. Nous n’avions que trois ans de différence, mais je pensais qu’il était de mon devoir de la protéger et de subvenir à ses besoins et à son bonheur. Elle avait ce quelque chose dans le regard, ces petites bulles qui pétillaient, ou, comme j’aimais surnommer ses yeux, de petites pépites qui crépitaient. On ne pouvait s’empêcher de l’adorer, dès qu’on la voyait, on était sous son charme. A un an déjà, elle charmait les vieillards qui venaient se plaindre pendant les doléances. Son charme ne s’arrêtait pas en grandissant. Ma mère était aux anges. Elle adorait ses enfants, mais elle venait souvent nous voir tous les deux et elle nous murmurait à l’oreille « Je vous adore, vous êtes les représentant de mon amour secret. ». J’avais seulement sept ans et Jadia en avait quatre. Je ne comprenais pas ce que ma mère disait. Mais j’étais heureux. J’avais une sœur que j’adorais et une mère qui m’adorait. J’étais heureux.

Quelques mois plus tard, ma mère était enceinte. Elle ne voyait plus Teagan que pour lui parler en tant qu’amie. Le père était donc Cathal. Une nuit, un cri de douleur me scia les tympans et me fit me réveiller en sursaut. Je dormais dans la même chambre que Jadia et, ayant peur qu’une attaque soit en train de se passer, je la réveillais et la pris dans mes bras. J’allais sortir quand je reconnus le cri qui s’était à nouveau manifesté. C’était ma mère. Nous courûmes vers sa chambre aussi vite que le permettaient les jambes de Jadia et nous la découvrîmes en sueur, entourée de servantes et de domestiques. Lorsqu’elle nous vit, elle pria ses suivantes de sortir afin que l’on soit seuls. Elle nous dit ces mots qui restèrent à jamais gravés dans ma mémoire :

« Skye, Jadia. Votre père, ce n’est pas Cathal. Il s’appelle Teagan, et c’est le chef de la garde opalienne. Vous devez allez le trouver. Vous êtes les représentants de mon amour secret envers lui. Je veux... Je veux que vous soyez heureux. Votre père a un projet pour vous. »

Elle s’était arrêtée pour respirer. Elle suffoquait. J’aurais voulu l’aider. Elle fixa ma sœur et lui dit :

« Jadia, essaie de rester le petit ange que tu es. Tout le monde t’adore. Ne change pas, ma chérie. »

Puis, elle me fixa. Je tenais fermement la main de Jadia. Je ne voulais pas qu’elle s’enfuie. Elle avait beau avoir cinq ans, elle avait compris que notre mère allait mourir. Je sentais ses soubresauts qui indiquaient qu’elle pleurait. Me mère tenta d’attraper ma main et, comprenant ce qu’elle voulait faire, je la lui tendis.

« Skye, mon chéri. S’il te plait, soit heureux. Ne te laisse pas manipuler, soit toi-même et soit libre de tes choix. La seule chose que je t’impose, c’est de veiller sur Jadia. Je peux compter sur toi ? Skye ? Ne pleure pas. On se retrouvera. Tu me rejoindras dans les grandes plaines de lumière. Allez, ressaisi-toi ! Je... »

Je m’étais penché sur ma mère pour lui faire un câlin. Jadia était montée sur le lit. Elle aussi pleurait. Elle s’approcha de ma mère et lui caressa les cheveux. Elle murmurait : « Reste-là, maman. T’en vas pas... » . Ma mère aussi s’était mise à pleurer. Nos larmes se mélangeaient, torrent salé et amer. Ma mère allait nous quitter.

La porte s’est ouverte brutalement et Cathal entra bruyamment. Il nous ordonna de descendre du lit. Je ne voulais pas, mais, contre ma volonté et par l’insistance du regard de ma mère, je me relevai. Cependant, Jadia resta auprès de ma mère et s’enfoui dans ses cheveux. Cathal, qui aimait être obéit, et qui, en plus, allait bientôt perdre sa femme, ne mesura pas la conséquence qu’a eu son geste. J’ai vu son bras partir au ralenti vers Jadia. J’aurais pu intervenir, mais j’étais tétanisé par la tristesse. Le claquement de la paume de la main sur la tête de ma sœur me sortit de ma torpeur. Mes yeux s’étaient ouverts et l’homme que je considérais comme mon père revêtit le costume du méchant. Ma sœur redoubla de pleurs et elle tomba mollement sur le sol. Je m’empressai de contourner le lit et d’aller la prendre dans mes bras pour la consoler. A peine avais-je séché ses pleurs que d’autres commencèrent à couler. J’adressai un regard d’adieu à ma mère, saisit Jadia sur mes épaules et je sorti de la pièce. J’avais une direction : la caserne des gardes.

Je marchais rapidement, Jadia dans les bras. Je continuais de pleurer. Ma mère était presque morte et mon père n’était pas mon père. J’arrivais à la caserne et, bien que l’on soit en pleine nuit, j’appelai le chef de la garde. On m’apprit qu’il se reposait chez lui, qu’il n’était pas de garde. Lorsque je demandai où étais sa demeure, on refusa de me la donner. J’utilisai alors un prétexte dont je m’étais prohibé l’utilisation, mais tant pis. A l’annonce que j’étais le prince et Jadia la princesse, on m’escorta particulièrement jusqu’à son habitation. J’entrai dans la demeure, ma petite sœur sur le dos. Je demandai à la domestique à parler à son maître. Une dizaine de minutes plus tard, mon père apparu. Qui était-il ? Un grand homme, les cheveux clairs et les yeux verts. Mes yeux étaient encore pleins de larmes. Lorsqu’il me vit, et surtout lorsqu’il vit Jadia, il nous prit dans les bras. Ce geste me gêna, je n’avais jamais vu cet homme, enfin je ne me suis jamais intéressé à lui avant ce jour. Et voilà que je me retrouvais dans ses bras. J’ai pleuré ce soir là. Enormément.

Nous avons passé la nuit dans sa maison. Le matin, il nous a présenté à sa femme Malla. Elle était belle, mais elle ne pouvait pas avoir d’enfant. Elle était aussi gentille et avide de pouvoir. Cathal ne nous chercha pas. Je suis sûr qu’il savait que Jadia et moi n’étions pas ses enfants. Ma mère avait été déclarée morte à cause d’un accouchement en siège à cinq mois et demi. Le bébé n’a pas survécu. Mais je n’étais pas triste de son sort. Il avait tué ma mère. Je voulais la venger d’avoir été contrainte à aimer un autre homme que celui dont elle était amoureuse. Mon père avait de nombreux projets pour nous. Dont celui de reprendre le trône. En nous utilisant Jadia et moi. C’était ma vengeance.

Nous sommes restés plusieurs mois dans la maison de mon père. Jusqu’à ce que j’ai neuf ans et Jadia 6. Nous étions encore jeunes, mais mon père estimait que c’était le moment. Il nous avait demandé de nous faire connaître auprès du peuple, de façon à ce que l’on soit apprécié. Ce n’était pas très dur avec Jadia, vu le petit ange que c’était. Cependant, nous ne devions pas trop nous faire remarquer, car il ne fallait pas que le roi Cathal entende à nouveau parler de nous. C’est à ce moment là que mon père a découvert que je possédais des pouvoirs magiques. J’arrivais à faire léviter des objets légers et je savais soigner. Ce dernier pouvoir faisait que j’étais très apprécié en tant que guérisseur de blessures superficielles. Tous les matins, je me promenais avec Jadia dans l’immense forteresse d’Opale à la recherche de malades ou de blessés à soigner.

Lorsqu’en fin mon père décida que nous étions prêts, il nous expliqua ce plan qu’il mettait en place avec notre mère et son épouse depuis quelques années. Cependant, notre mère étant morte, il avait dû modifier quelque peu leur projet. Il nous expliqua le plan un soir. Normalement, nous devions être plus âgés, mais vu que Cathal commençait à faire rentrer plus d’argent dans ses caisses afin de servir son propre intérêt, il devenait urgent de lui ravir le pouvoir. C’est ainsi qu’un jour, nous partîmes en direction du palais.

C’était le jour où le peuple venait se plaindre au roi au sujet du royaume, des finances, des récoltes et de pleins d’autres choses qui étaient matière à se plaindre. Le roi avait limité ces séances à une par mois au lieu d’une séance hebdomadaire. Ce qui faisait que la salle était comble et même la queue dépassait à l’extérieur du château. Beaucoup de personnes nous connaissaient désormais et nous appréciaient. Nous nous faisions saluer, et quelques personnes vinrent même me voir pour leur demander de passer le lendemain car leur fils, leur sœur, leur père étaient malades. Nous prîmes place dans la queue et nous attendîmes. Vers le début de l’après midi, nous entrâmes dans la salle de doléances. J’entendais toutes les personnes se plaindre de l’augmentation des taxes, du manque de sécurité à l’extérieur de la forteresse, de l’épidémie qui sévissait dans les villages en ce moment... Bref, je trouvais ça d’un ennui total, mais j’y prêtais quand même attention car quand je serai roi, ce serai de mon devoir d’écouter ces gens et de subvenir à leurs besoins et de répondre à leurs exigences. Vint enfin notre tour. Le conseiller du roi prononça la phrase qu’il répétait depuis déjà plusieurs heures, inlassablement. Mon cœur commença à s’accélérer, ma main qui serait celle de Jadia devint moite.

« Veuillez-vous présenter et nous dire quelles sont vos intentions et quelles remarques aimerez vous faire au roi. »

Mon père s’avança et nous poussa devant lui. Il se plaçait en retrait entre Jadia et moi. Je fixais le roi avec un regard assassin. Dans mes yeux devait transparaître la colère que j’avais contre cet homme. Je vis son teint blanchir et ses mains se serrer sur son trône. Sur mon trône. Sur le trône de ma mère. Je vois bien qu’il aimerait sortir, partir, nous faire exécuter. Mais il ne pouvait pas. S’il le faisait, il s’attirerait les foudres du peuple, qui nous adorait. Mon père parle d’une voix forte, assurée. Je tourne légèrement la tête vers lui et voix qu’il a une posture fière, une vraie posture de garde. S’il devait finir en combat singulier avec Cathal, c’est sûr qu’il gagnerait.

« Je suis Teagan, chef de la garde opalienne. Les deux enfants que vous voyez là sont mes enfants. Skye et Jadia d’Opale. (Il se retourna en direction du peuple) Les reconnaissez-vous ? Cela fait deux ans qu’ils ont disparu. Disparu de la famille royale, du moins. Peuple ! Ces deux enfants, vous les voyez souvent dans vos maisons, à vous remonter le sourire ou à vous guérir, vous et vos proches. Mais ces enfants sont ceux de notre défunte reine Glaïs. Mais ce ne sont pas les enfants de notre très cher roi Cathal. En effet, la reine Glaïs a été obligée de se marier avec cet homme qu’elle n’aimait pas. Elle était amoureuse de moi, garde de l’armée d’Opale. Nous avons eu deux enfants : Skye et Jadia. Après la naissance de Jadia, la reine et moi sommes redevenus de simples amis et, quatre ans après, elle est morte. Vous rappelez vous de notre chère reine ? Le temps n’était-il pas plus agréable lorsqu’elle dirigeait ? Est-ce que vous la respectez encore et respectez encore ses ordres après sa mort ? »

Mon père marqua une pause. Je m’étais retourné et Jadia aussi. Tout le monde était accroché aux paroles de mon père. Toutes les personnes présentes attendaient la suite de l’histoire et se demandaient pourquoi diable il était là. Mon père, encouragé par ce silence, recommença son récit. Il sortit une lettre manuscrite de sa poche.

« Voici ici un texte écrit de la main propre de notre reine Glaïs dans laquelle elle explique ses désirs quand au futur de nos enfants. Je cite « J’aimerai que mon fils Skye et que ma fille Jadia montent ensemble sur le trône lorsque Skye aura atteint l’âge de dix-huit ans. Mes autres enfants seront appelés à régner si jamais il devait arriver malheur à mes deux favoris. ». Voici le texte mot à mot. Comme vous pouvez le voir, le sceau particulier de la reine a été appliqué à la cire blanche, comme le veux la tradition pour les reines. Ce document est officiel et c’est l’original et le seul exemplaire. Cependant, je demande une exception a ce qu’à écrit la reine ! Le royaume va au plus mal en ce moment ! Je demande l’accession au trône immédiat de mes enfants, ayant pour gouverneur moi-même ici présent et pour tutrice ma femme Malla d’ Opale, Marquise de la Tournoitière. »

Les conseillers du roi étaient rouges de colère. Mais Cathal était livide. Il allait perdre le pouvoir, mais il bégaya quand même :

« Je... J ne veux pas ! Je suis le roi d’Opale et je refuse de céder le trône ! Ma femme est morte il y a deux ans ! Ce document n’a plus aucune valeur ! Et mes sujets m’aiment et le royaume va bien, je ne vous laisserai pas le royaume d’Opale.
- Dans ces cas là, si vous êtes tellement sûr de votre popularité, procédons à un vote. Qui est pour l’accession au trône de Skye et Jadia ? Levez bien haut la main, que l’on vous compte. »

Au départ, les mains étaient peu nombreuses. Des gardes, des amis de mon père ou de la marquise. Une vingtaine de mains à peine se levaient. Mon père perdit son sérieux et ajouta :

« Ce sont mes enfants qui vous ont guéris, ont surement sauvé certains de vos proches, et peut-être vous ont-ils un jour remonté le moral lorsque vous en aviez besoin ! Pour le royaume, pour eux, levez votre main, peuple ! »

D’autres mains se levèrent. Plus de la moitié de la population présente. Trois quarts. Nous nous retournâmes vers le roi. Il était encore plus blanc. Certains de ces conseillers avaient étés émus par notre histoire et levaient même la main. Nous avions gagné. J’allais redevenir Prince d’Opale. Mais ce n’était pas ce qui me réjouissait le plus. C’était que j’allais pouvoir assurer le meilleur avenir possible à Jadia. Le conseiller personnel du roi se leva, et annonça d’une voix claire :

« Skye d’Opale et sa sœur Jadia sont donc déclarés Roi et Reine d’Opale, avec pour gouvernant Teagan d’Opale, chef de la garde opalienne et la Marquise de la Tournoitière Malla d’Opale ! Veuillez applaudir nos nouveaux souverains ! »

La foule nous applaudit et nous poussa jusqu’au trône. Quand nous y arrivèrent, le roi avait disparu. Mais je m’en préoccupais peu. J’étais roi. Ou du moins, Prince d’Opale jusqu’à mes dix huit ans. Mes yeux brillaient. J’avais assis Jadia sur mes genoux, et beaucoup de personnes venaient nous féliciter, nous assurer que nous serons plus tard de bons souverains. Moi je pensais à ce que mon statut –notre statut- pourrait offrir à Jadia. Son avenir semblait certain, joyeux et paisible. Après plusieurs heures de doléances, de félicitations et de tout plein d’autres choses, mon père organisa une fête en notre honneur. Ce soir-là, j’ai dormi pour la première fois en deux ans dans mon ancienne chambre avec Jadia. Je lui ai demandé si elle était heureuse. Elle m’a dit oui « parce que je suis avec toi ».

Pendant les mois qui suivirent, j’essayais de m’intéresser au gouvernement, aux désirs du peuple, j’essayais d’être un bon souverain. Mon père m’aidait beaucoup mais il découvrait en même temps que moi l’art de régner. Nous ne voulions que le bonheur du peuple. Et moi, je voulais le bonheur de Jadia. J’avais conservé certaines choses que je ne partageais qu’avec elle. Tous les deux matins, nous faisions une tournée dans le royaume pour rester près du peuple et être toujours autant appréciés. Nous redonnions le sourire à beaucoup de personnes. J’étais à nouveau heureux. Je voulais le meilleur avenir pour Jadia. Je ne voulais pas la marier de force, je voulais lui laisser le choix que ma mère n’avait pas eu. Ensuite, je voulais lui laisser les rênes du royaume lorsqu’elle aurait atteint l’âge de dix-huit ans. Je lui enseignais à ne pas se laisser faire, mais bien que tenace, elle était toujours aussi douce et gentille. Son regard avait toujours ces fameuses pépites. J’aimais la regarder, assise sur ce trône similaire au mien, avec un diadème en argent assez simple, orné de quelques arabesques discrètes et de quelques pierres précieuses. Le mien était semblable, sauf qu’il était plus grand et qu’il était en or. Cet or ressortait particulièrement sur mes cheveux bleu-gris.

Cette utopie aurait pu durer longtemps. Des années. Des décennies. Moi, assis sur mon trône et Jadia à côté de moi, assise sur le sien. Un an seulement de rêve. Pourquoi faut-il que son bonheur soit si court ? Elle méritait d’une vie calme, sereine, douce et joyeuse. Une vie à son image. Je vois encore dans ma tête ses boucles blondes rebondissant sur ses épaules, alors qu’elle courait, ses yeux marron-verts qui me fixaient et j’entends encore sa petite voix fluette qui me disait « Kay, attends moi ! Reste avec moi ! Cours pas si vite ! » Alors je m’arrêtais. Je l’attendais, elle sautait dans mes bras et je la portais sur mes épaules. Ensuite nous nous rendions dans des villages, soigner les personnes malades et les réconforter. Pendant que je les soignais, Jadia était toujours près de moi. Elle parlait aux personnes, leur disait que je saurais les guérir, qu’on passerait les voir souvent. Et tout le monde la croyait. On ne pouvait imaginer Jadia mentir. Elle était si pure.

La fin de cette période fut précipitée. Un matin, mon père entra en courant dans notre chambre. Nous dormions toujours ensemble, avec Jadia. Il faisait un boucan impossible, mais nous étions calmes, même si nous voyions la détresse dans sa voix et dans ses yeux. Il nous parla d’une voix rapide. Trop rapide, on ne comprenait qu’un mot sur deux. Quoique, on comprit rapidement ce qu’il nous dit car il l’a répété des dizaines de fois, car nous ne comprenions pas.

« Vous...Partir... Assassin... Cathal... Ami... Fenêtre... Aube... Départ... Mort... Ici... Maintenant... Vite... »

Nous avions compris que nous devions partir. Notre « beau-père » allait envoyer des assassins pour nous tuer et ainsi récupérer le pouvoir. Mes yeux s’ouvrirent. Mon cœur s’accéléra, et je couru serrer Jadia dans mes bras. Mon père nous enserra de ses larges mains et nous murmura de ne pas nous inquiéter, que de toute façon nous serions tous les deux. Tous les deux. Ce mot fit sonner comme une alarme dans ma tête.

« Que... Comment ? Tous les deux ? Tu ne viens pas avec nous ? Papa... Reste avec nous !
- Je... Je ne peux pas... Il faut que je reste ici. Je suis le gouverneur. Vous êtes mes enfants et je ne veux que votre sécurité. Partez. Je vous confie à mon ami Thom. Faites lui confiance. Je vous aime. Vous sortirez par la petite porte de service des domestiques. Allez, rassemblez les affaires les plus importantes. Mais pas beaucoup, seulement le nécessaire, d’accord ?
- Oui, d’accord papa »

Nous fîmes nos affaires dans le calme. Un simple petit sac de toile que je porterai. Que devais-je prendre ? La chose la plus importante pour moi était Jadia. Je pris quand même quelques petits souvenirs. Une lettre de ma mère. Une couverture si nous avions froid. Une tunique et un pantalon de rechange pour moi. Ainsi que pour Jadia. Une petite et simple épée légère et maniable que mon père m’avait offerte en me disant que ça avait été la sienne lorsqu’il avait appris à se battre. Un vieux livre contenant beaucoup de choses, comme l’utilisation de la magie, les plantes comestibles et celles qui soignent, un plan détaillé de chaque royaume d’Enkidiev, bref, une petite encyclopédie. Sinon, c’était tout ce que j’avais emporté. Jadia avait été tout aussi raisonnable. Elle avait emporté quelques petits bijoux offerts par notre mère, notre père, et aussi d’autres plus simples, en paille, en bois, en terre cuite. Je savais qu’elle les emmenait car ils avaient une valeur sentimentale. J’ai fermé le baluchon et nous sommes partis, escortés de mon père, jusqu’à a porte de service.

Thom nous attendait là bas. C’était le nouveau chef de la garde, nommé par mon père. On le voyait souvent et on le connaissait bien. Je me rappelle d’avoir guéri un de ses enfants, et depuis il était dans le camp de mon père. Il était souriant et très gentil avec les enfants, et comme tout le monde, il adorait Jadia. Nous dîmes au revoir à notre père. Je versais une larme et un flot en sortit des yeux de Jadia. Mon père aussi fit couler quelques larmes. Puis nous sommes partis.

Thom nous a expliqué l’histoire avec beaucoup plus de calme que mon père. Une de ses grandes qualités était ce calme qu’il avait. Il nous expliqua l’histoire en détails et de façon très claire.

« Un de nos espions est un proche de Cathal. Ce dernier ne se doute de rien et il confie tous ces projets à notre espion. Ainsi a-t’il dit qu’il comptait envoyer des assassins tuer votre belle-mère, votre père et vous deux. Notre espion est venu immédiatement nous en prévenir et c’est pourquoi nous vous évacuons du royaume. Cependant, je ne pourrais vous escorter jusqu’à votre destination. Je vous laisserai donc à la frontière du royaume. En attendant, mettons-nous en marche tout de suite. »

C’est ce que nous avions fait. Il ne voulait rien nous dire quand à notre destination, de peur que quelqu’un l’entende et qu’on nous poursuive. Jadia marcha courageusement toute la matinée, mais l’après-midi, Thom la porta sur ses épaules. Le soir, nous arrivâmes à la frontière. Thom nous dit qu’il était temps de nous séparer. Une angoisse me monta au fond du ventre. Nous devrions passer la nuit seuls ici ? Heureusement, Jadia supplia Thom et il passa la nuit avec nous. Ce fut une horrible nuit. Nous n’avions qu’une couverture et la nuit était froide. Les bruits de la forêt étaient angoissants et je me demandais comment nous allions faire pour les nuits à venir. L’angoisse devenait de plus en plus forte au fur et à mesure que je mesurais ce qui m’arrivait. Je tremblais de froid et de peur en même temps. Finalement, la fatigue eut raison de moi car je m’étais levé à l’aube. Je fus réveillé par Thom, qui me murmura à l’oreille qu’il s’en allait. Il fit un bisou à Jadia, sur sa joue, alors qu’elle dormait, puis il m’embrassa moi en me murmurant à l’oreille :

« Rendez-vous à Emeraude, et essayez de rentrer dans l’Ordre d’Emeraude. Envoyez nous de vos nouvelles le plus vite possible. A bientôt Skye, j’espère que nous nous reverrons. Protège bien ta sœur. »

Et il est parti. Nous avions une destination, Emeraude. J’avais souvent entendu parler de cet ordre, mais je n’avais pas pu y entrer car j’avais découvert mes pouvoirs magiques après le dernier recrutement. Mais peut-être laisseront-ils Jadia entrer ? C’était un avenir moins meilleur que ce que j’avais prévu pour elle, car elle risquait de se faire tuer sur le champ de bataille et je savais que tuer n’était pas pour elle. Elle pleurait déjà lorsqu’elle voyait un oisillon ou un souriceau mort. Alors tuer des personnes, mêmes des insectes... Peut-être que magicienne lui correspondrais plus. Mais ses pouvoirs magiques étaient faibles. Elle arrivait à communiquer un peu parler télépathie avec moi on ne communiquait presque plus que comme ça tous les deux. Et elle savait allumer des feux magiquement cependant ces feux ne servaient qu’à éclairer, ils ne brûlaient pas ni n’émettaient de chaleur. Je doutais qu’elle soit admise dans cet Ordre, mais il en valait de sa survie. Elle devait y entrer.

Nous sommes partis le matin et nous avons marché toute la matinée. Nous n’avons pas avancé beaucoup et nous nous fiions aux cartes qui se trouvaient dans l’encyclopédie que j’avais emportée. Au rythme où nous allions, nous mettrions près d’un mois pour arriver à Emeraude. Thom nous a ramené à la frontière du royaume d’Opale et de celui de Diamant. Nous allions traverser ce royaume, contourner la montagne de Cristal puis traverser en partie le royaume d’émeraude pour arriver à son château. Le premier jour de marche où nous étions seuls, nous avons fait beaucoup de pauses, allant de quelques minutes à une heure. Nous nous sommes arrêtés de marcher dès que le soleil commençait à décliner. J’avais peur de dormir seul avec Jadia, sur le sol, alors Jadia me proposa de dormir dans les arbres. Il est vrai que nous escaladions souvent les arbres lorsque nous étions plus petits, mais de là à dormir dedans... Nous avons quand même essayé, calés entre deux branches, Jadia serrée contre mon cœur. Comme il faisait nuit noire et que nous n’aimions pas le noir, Jadia avait allumé un feu magique près de nous. Je voyais enfin l’utilité de ce feu, car il nous éclairait et repoussait les prédateurs ou les parasites qui auraient pu nous causer du tort. Nous dormîmes, étrangement, d’une traite et nous nous réveillâmes le lendemain matin avec la lumière du soleil.

Ce périple dura une semaine, deux au plus, pendant lesquelles nous marchions, dormions, faisions des pauses et prenions une demi-journée de pause tous les trois jours. Nous avions parcouru la moitié de notre trajet et nous étions encore au royaume de Diamant. Nous avancions sur les routes et les sentiers, jamais en terrain sauvage. Nous dormions dans les arbres, éclairés par le feu de Jadia. Elle était fatiguée et moi aussi. J’essayais de la porter sur mes frêles épaules quand je le pouvais, mais on avançait encore plus lentement que si nous faisions une courte pause et que nous repartions ensuite. Mais un jour, un couple aida grandement à écourter notre voyage. Nous étions sur le bord de la route lorsque nous entendîmes au loin un martèlement de sabot. Cela faisait longtemps qu’on n’avait pas croisé de charrette, alors nous nous arrêtâmes pour la laisser passer. On ne devait pas avoir fière allure, nos vêtements pleins de crasse, nos cheveux en batailles et nos visages fatigués. Mais la charrette s’arrêta quand même. Elle était tirée par un vieux cheval gris et ses occupants étaient deux vieillards, un mari et sa femme. Lorsqu’ils passèrent à leur hauteur, Jadia leur demanda de sa voix cristalline :

« Monsieur et Madame, est-ce que moi et mon frère pourrions savoir quelle est votre direction ? »

Le vieillard fit arrêter son cheval et il se pencha vers nous. Il avait l’air gentil, ainsi que sa femme. C’était le genre de couple de vieux qui n’avaient pas eu d’enfants et qui adoraient ceux des autres. J’étais sûr que si on le leur demandait, ils nous emmèneraient jusqu’à leur destination.

« Eh bien, nous allons en direction d’Emeraude, les enfants ! Vous m’avez l’air fatigués ! Un peu d’eau ?
- Monsieur, vous avez dis que vous allez vers Emeraude ? Pou...Pouvez-nous nous emmenez jusqu’à Emeraude ? Nous marchons depuis deux semaines depuis Opale et nous devons nous rendre au château d’Emeraude pour y retrouver de la famille. Serai-ce trop vous demander ?
- Oh, mais bien au contraire jeunes enfants ! Ma femme et moi rendons visite à de vieux amis dans un village à deux heures de marches du château d’Emeraude. Ma femme et moi serions ravis de vous emmener jusqu’au château, puisque c’est sur notre route. Allez, montez. Vous voulez de l’eau ?
- Merci, merci énormément monsieur !
- Merci beaucoup monsieur et madame ! »

Nous acceptâmes leur eau et nous montâmes à l’arrière de leur charrette. Ils nous faisaient la conversation, nous questionnaient, et nous avions décidé dès le début du voyage de ne surtout pas dévoilé notre vraie histoire, alors nous avions inventé une histoire comme quoi nous nous rendions voir notre grand-père qui était la seule famille qui nous restait depuis que nos parents nous avaient abandonné. On donna même des faux noms. On s’appela Leo et Lila. Pourquoi ces noms là ? Nous n’en savons rien, ce sont les premiers qui me sont venu à l’esprit. Bref, le voyage se passa bien. Nous passâmes la nuit dans la charrette (enfin une nuit où l’on pu dormir paisiblement !). Le lendemain, en début d’après midi, nous arrivâmes au château d’Emeraude. Il était différent de celui d’Opale, mais un fort air de ressemblance était présent. Nous savions que seulement quelques royaumes étaient entourés de murailles, mais à Emeraude, seul le château était muraillé. Nous fîmes nos adieux au couple de vieillards, puis nous nous dirigeâmes vers les grandes portes du château.

Mon cœur se serra dès que nous passâmes le pont levis. Il fallait que Jadia soit prise dans l’ordre d’Emeraude. Il en allait de la survit de Jadia. Je me fichais d’être pris, mais elle, elle le devait. Je pourrais devenir autre chose, je pouvais me débrouiller seul. Pas elle. La seule chose que je voulais, c’était son bonheur et que sa vie se déroule comme elle le souhaite. Je voulais si possible rester près d’elle, mais si je ne pouvais pas, je ferrai autrement. Mes jambes, mes mains, tout mon corps tremblait faiblement. Même ma voix trembla lorsque je dis à Jadia :

« Jadia, surtout, reste calme. Il ne faut pas que tu perdes tes moyens, montre le meilleur de toi-même. C’est ta chance !
- D’accord Kay, je ferai de mon mieux ! »

Il y avait un puits dans la grande cour du château. Comme celui d’Opale, il devait être public. Je voyais des paysans s’abreuver, alors nous en fîmes autant. Je tirai un peu d’eau pour nous débarbouiller le visage et nous paraître ainsi un peu plus propre. Je lissais mes cheveux et Jadia fit de même. Nous demandâmes à qui nous devions nous adresser pour avoir plus d’informations sur l’Ordre d’Emeraude. On nous amena devant une personne, mais je ne saurai dire si c’était un homme ou une femme. Elle se cachait derrière un masque. On lui expliqua notre problème, puis on fit une démonstration de nos pouvoirs respectifs. Mais la sentence était claire.

« Nous ne pouvons pas vous accepter dans l’Ordre d’Emeraude. Nos élèves commencent leur entraînement à l’âge de cinq ans, or, vous et votre sœur en avez dix et sept. Nous ne reprendrons pas d’élèves avant au moins deux ans, de toute manière. Et les pouvoirs de votre sœur sont trop faibles. Excusez-moi, mais vous devrez trouver un autre moyen de servir Enkidiev. Au revoir.
- Mais... C’est capital pour notre... Pour la survie de Jadia ! S’il vous plait, accordez-lui une place !
- Non, ma sentence est définitive. Pas de place dans l’Ordre, point final. Nous pourrions à la limite faire de cette petite une domestique, si vous tenez vraiment à ce qu’elle reste à Emeraude.
- Non ! Enfin, non merci. Ma sœur mérite beaucoup mieux que d’être une simple servante ! Je vous en prie ! »

Mais rien ne fit changer d’avis la jeune personne. J’étais rouge de colère, des larmes me brûlaient les joues. Je tenais Jadia par la main et je l’entraînai en dehors du château. Nous restâmes dans le bas côté du pont levis, au dessus des douves, pendant plusieurs heures, le temps que je me calme et que je réfléchisse à ce qu’on allait faire ensuite. Jadia me murmurait de douces paroles, elle pensait que j’étais énervé de ne pas avoir réussi l’entrée ici. Mais j’étais seulement triste pour elle. Je réfléchissais à ce qui lui restait encore comme choix de vie possible. Je ne voyais rien ; il fallait qu’elle entre dans cet Ordre, l’Ordre d’Emeraude. Je décidai, avec l’approbation de Jadia, que nous allions rester ici jusqu’à ce qu’ils veuillent de Jadia dans leurs rangs. Je ne savais si cette solution marchera, mais à ce moment-là, elle paraissait la meilleure option dont nous disposions.



Dernière édition par Skye le Dim 26 Juin - 10:24, édité 1 fois
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Skye
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MessageSujet: Re: Skye, Ecuyer des Esprits. "Who am I?"   Skye, Ecuyer des Esprits. "Who am I?" Icon_minitimeVen 24 Juin - 16:56

La première nuit se révéla identique aux autres que nous avions passés sur la route : un « campement » dans un arbre, un feu magique, une couverture et nos deux corps serrés l’un contre l’autre. Le climat d’Emeraude était le même que celui de Diamant. Mais l’ambiance était différente, comme si... Comme si quelqu’un nous observait, comme si toute la forêt menaçait de nous engloutir. Je dormis difficilement cette nuit là, je dormais par à-coup, dix minutes par ci, une demi-heure par là. Je restais sur mes aguets, prêt à sauter sur mes pieds pour défendre Jadia. Mais au final, rien n’arriva, et au petit matin, nous descendîmes de notre arbre. Nous allâmes à nouveau dans la cour du château. Nous restions là, assis, toute la journée. Nous allions parfois boire au puits, mais sinon, nous restions assis sur des tonneaux vides toutes la journée. Le soir, nous mangions quelques fruits trouvés, nous savions qu’ils étaient comestibles car nous les avions repérés dans mon Encyclopédie. Nous répétions cela tous les jours, je ne me plaignais pas et Jadia non plus. Pendant nos heures où nous restions assis, je savais très bien ce qui se passait dans sa tête. Elle était comme moi, comme mon père, toujours à inventer des histoires. Pendant qu’elle en inventait, je lisais ses pensées et découvrait ses histoires. Et vice-versa, elle écoutait les miennes. Voilà comment nous passions nos journées.

Un jour, j’ai trouvé un vieil arc, avec un carquois à moitié rempli de flèches. Après la fermeture des portes et une fois que le pont levis était abaissé et qu’il me restait au moins deux bonnes heures avant que le soleil ne se couche, je m’entrainais à tirer sur des arbres auxquels j’accrochais des cibles. Au départ, toutes mes flèches se perdaient ou allaient se ficher dans l’arbre voisin ou dans les hautes branches. Dans ces cas-là, Jadia grimpait et me rapportait les flèches en un rien de temps. Ainsi, au bout de plusieurs heures combinées d’entrainement, j’arrivais à viser une branche large à plus de vingt mètres. Peu après, je me suis essayé aux choses qui bougeaient. Ma première proie ne fut qu’un petit lapin, mais j’étais encore plus fier que si j’avais abattu une proie plus grosse car le lapin était relativement petit et même s’il n’avait pas trop bougé, n’ayant pressenti le danger, j’étais quand même fier de moi. Dans mon Encyclopédie, j’ai trouvé un page qui expliquait comment vider un animal. Cela me révulsait de le faire, mais nos forces diminuaient car nous manquions de protéines et je devais le faire. Une fois le lapin vidé et cuit, il était délicieux. Cela faisait plus d’un mois que nous n’avions pas mangé de viande fraiche, et celle là était un cadeau. Je recommençai à chasser aussi souvent que je le pouvais. Nous mangions de la viande presque tous les deux jours et nous avions vite repris des forces. Nous passions encore toute notre journée au château et le soir à nous entrainer, moi à l’arc, et Jadia à améliorer ses pouvoirs magiques. Nous arrivâmes tous les deux à un niveau assez bons dans chacune des disciplines. Jadia faisait du feu qui brûlait, maintenant. Et elle savait aussi guérir de petites égratignures, mais rien d’exceptionnel. Nous allions retenter notre chance dans une semaine, nous nous l’étions promis. Dans une semaine, cela ferait deux mois que nous aurons quitté Opale. Une semaine seulement, et la victoire était là.

Une semaine. Un jour. Une heure. Une minute. Une seconde. Tout peu changer. Il suffit se quelques instants. Quelques instants pour tout changer. Combien de temps à t’il fallut que je m’absente ? Quinze, dix, cinq minutes ? Moins ? J’étais simplement partie cueillir des pommes pour accompagner le faisan que j’avais abattu à peine une heure plus tôt. Elle était là, à nettoyer ses affaires et mes chaussettes. Elle était là, je la voyais depuis le verger. Mais les pommes sont plus mûres chez le voisin. Je me suis laissé tenter par des pommes plus rouges. J’ai avancé un peu plus et je ne la voyais plus d’où j’étais. J’étais monté dans un arbre, un peu haut pour cueillir les pommes les plus belles, dorées par le soleil. J’étais en haut de cet arbre, et je me suis laissé tenter. J’en ai mangé une. Elle était juteuse, douce, fondante et d’une couleur rouge à tomber par terre. Rouge. C’est la couleur qui m’est venu en tête quand j’ai... Quand j’ai entendu son cri. Ce cri, je ne l’avais jamais entendu de sa bouche. Elle n’avait jamais crié. Mais c’était elle. C’était elle, je l’avais laissé seule et elle criait. Elle était en danger. Jadia, ma Jadia, qu’était-on en train de te faire ? Pourquoi étais-je parti ?

J’ai sauté de mon arbre et j’ai été sonné quelques instants. Un courant électrique me remonta les jambes et je me mis à courir en direction de son cri. Je n’avais jamais couru aussi vite, et, pourtant, j’avais l’impression d’avancer au ralenti. Toute cette scène se passa au ralenti. Toute ma vie semblait avoir défilé et là, j’étais en retard, je n’avançais que d’un pas par seconde. Je semblai voler. Arrivé sur place, mon corps était un poids mort. Elle était là. Ses yeux marrons-verts me fixaient désespérément. Ses lèvres formaient un cri, mais plus aucune voix ni aucun son ne sortait de sa bouche. Un homme la tenait par les cheveux et la soulevait ainsi à une trentaine de centimètres du sol. Il était moche. Il était hideux, horrible, répugnant, repoussant. Il avait une longue barbe, des cheveux sombres, une peau tannée par le soleil, des rides pleines le visage, des dents en moins et un sourire sadique. De grosses bandes de cuir lui enserrait les bras et les chevilles. Le signe typique de la plus grande guilde de bandit d’Opale. Et sur son avant bras, ce signe. Ce C entortillé à la manière d’un serpent et entouré par un grand O en ellipse. Le sceau de Cathal d’Opale. C’était lui qui nous envoyait les meilleurs assassins qu’il connaissait. Oh non. Nous étions perdus. Je devais sauver Jadia. C’était une obligation. Elle était là, elle me fixait. Ses yeux étaient emplis de terreurs. Je la fixai. Soudain, ses yeux s’agrandir encore plus et je senti une main sur ma nuque.

J’ai crié, je me suis débattu. J’ai crié de me tuer moi, d’épargner ma sœur. Mais si on me tuait, je n’avais aucune garantie qu’elle en sortirait vivante. On m’attacha les poignets et les jambes. On me fit asseoir et on me maintint une pression au niveau des épaules ce qui me força à rester dans une position inconfortable. Je tremblai parce que Jadia se rapprochait de la mort. J’étais secoué de tremblement et ses sanglots commencèrent à couler. Ma voix était rauque, mais audible et forte. Je criai presque, mais pas assez fort pour que quelqu’un nous entende.

« Non ! Non, non, non ! Relâchez-là ! Elle n’a rien fait, c’est moi ! Laissez-là, je vous en prie ! Arrêtez ! Je... Vous ne pouvez pas lui faire de mal ! C’est une enfant, elle a à peine sept ans ! S’il vous plait épargnez-là ! Elle... Elle... Elle est si pure... Oh... Jadia... »

Ma voix se perdit, mais le cri résonnait fort en moi. Un prénom, un désir. Jadia, la sauver. C’était tout ce que je voulais. On me l’arrachait sous les yeux. Le vieux barbu la souleva encore plus haut et lui asséna un violent coup de poing dans le ventre. Elle hurla, j’hurlai. Elle avait mal, j’avais peur. On m’asséna un coup de couteau dans le dos, ou du moins je sentis le métal froid d’une lame traverser ma peau. Un nouveau coup sur Jadia. Un nouveau cri de notre part. Un nouveau coup de couteau, à l’épaule cette fois. Le barbu fini par en venir au bâton sur Jadia. Ses bras, ses jambes, son ventre, sa tête. Elle était couverte d’ecchymoses. Je criai, elle avait arrêté. Des coups de couteaux, encore. Bras, dos, jambes, crâne. Puis une scène horrible. Elle avait perdu conscience car sa tête pendait en avant. Barbu lui arracha ses vêtements. Barbu la viola. Je me débattis horriblement, criant jusqu’à ne plus avoir de voix. Je fermais les yeux, mais cela me tirait à mes plaies et ma douleur s’amplifiait. Ils connaissaient leur travail. Ils voulaient que je les voie violer ma sœur, ma petite sœur d’à peine sept ans. Mais encore, on me donna des coups de couteau. Sur le visage, le crâne. Finalement, vint le couteau pour Jadia aussi. Là, j’étais content que Jadia est perdu connaissance. Elle souffrirait moins. Barbu commença à lacérer son beau visage de poupée. Des entailles propres et fines. Du sang jaillit. Mes yeux étaient secs, ma voix éteinte. Il découpa littéralement toute sa peau. Le sang continua de jaillir. Des bras, des jambes, de la tête. Il ne toucha pas au ventre. Non, il gardait le plus spectaculaire pour la fin. Il sortit un long sabre. L’arme symbole d’Opale. Il l’aiguisa lentement. Je voulais sauter. Tenter de sauver Jadia. Mais c’était trop tard. Encore au ralenti, le sabre se leva, le barbu recula son bras, plaça Jadia de dos à lui et balança son bras. Le sabre sortit de l’autre côté. Il avait traversé le cœur, je le savais. Elle était morte. J’étais là, j’avais échoué à ma mission, à l’unique but de ma vie. Un cri. C’était la seule chose que je pouvais faire pour qu’ils m’achèvent. Un cri, un simple cri. J’essayai, j’essayai. Rien ne sortit. Encore, encore. On me fixa, comme pour attendre que le cri sorte. Et il sortit. Puissant, rauque, lamentable. Un cri pire que du désespoir. On me tira le visage en arrière. Le couteau s’enfonça dans mon œil gauche. Je ne criai pas. Je me suis évanoui pour mieux me réveiller quelques minutes plus tard. On m’avait encore mutilé. Tant bien que mal, je rampai jusqu’à Jadia. Ils avaient disparu. Je rampais, toujours plus difficilement. J’arrivais devant son cadavre. Elle était morte. C’était fini. Morte. Morte. L’ange s’était envolé. Des larmes coulèrent. Elles tombaient sur elle. Ce n’était pas des larmes. C’était du sang.

J’ai fait un rêve. Elle était près de moi. Elle me tendait les bras. Je voulais l’attraper, mais elle reculait tout le temps. Tout était blanc. Bleu. Rose. Vert. Tout se mélangeait. Elle était grande. Elle était notre mère. Elle était la reine. Elle était un ange. Elle était magicienne. Elle était là. Elle était elle. Je flottais. Elle était assise en tailleur auprès de moi. Sur un nuage, elle flottait. Et moi je m’enfonçais. Je la quittais. Non ! J’essayais de remonter. En nageant. En sautant, en courant. Mais j’étais inextricablement attirée par le bas. De la lumière m’aveugla. Un portail de lumière s’ouvrit. Elle s’avança. Je criai. Elle se retourna. Un regard, un sourire, un son. Des yeux, un ange, un surnom. Un au revoir, un merci, un bonne chance. Une larme. Une seule. Elle coula, tomba, se dirigea vers moi. Je tentai de la saisir. Elle m’entraina vers le fond encore plus. Encore, encore, encore. Un dernier son, un dernier bruit. « Vailintin ». Et le noir. Et le choc.

J’ai flotté longtemps. Des jours entiers. Je me réveillais, m’agitais et je me rendormais. Je ne faisais plus de rêves, mais mon dernier était gravé dans ma mémoire. Je ne savais si j’étais dans la réalité, mort ou vivant, si ce qui nous était arrivé était réel. Je finis par reprendre complètement conscience en pleine nuit. Une bougie était près. Mais je voyais noir d’un côté. Pourquoi ? La bougie éclairait toute la pièce, je le voyais en tournant la tête vers la gauche. C’est alors que je me rappelai mes blessures. Je sentais des tiraillements sur tout mon corps. Je voulu bouger ma main pour la porter à mon œil gauche, mais une violente douleur m’assaillit. J’essayai de crier, mais aucun son ne sortit de ma bouche. C’était comme si j’avais perdu la voix. Je clignais des yeux, ou plutôt de l’œil droit. Maintenant, je le sentais. Mon œil gauche n’était plus à sa place. Je devais me faire remarquer. Je ne savais pas où j’étais. De ce que je pouvais voir, j’étais dans une petite maisonnette modeste, surement à l’étage. Car je voyais un trou dans le sol au bout de la pièce. Et là, en déplaçant mon regard, je pouvais voir... Un lit ! Une personne dormait dedans. Je devais la réveiller, savoir où j’étais, qui étais cette personne, si elle m’avait soigné, pourquoi j’étais toujours en vie et des millions d’autres questions. Je devais manifester ma présence. Je ne pouvais pas bouger sans risquer d’avoir mal, d’aggraver mes blessures ou de rouvrir des cicatrices encore fraîches. Ma voix était mon dernier espoir. Si je forçais, j’arriverai sûrement à émettre un son. Je concentrai toute mon énergie sur ma gorge, mes cordes vocales. Un tout petit son s’échappa de ma gorge. J’essayai de le garder et je l’amplifiais petit à petit. Ce n’était qu’un son, un bruit. Mais la personne se réveilla. C’était une femme, assez jeune. Elle devait avoir l’âge de se marier et d’avoir des enfants. Ses cheveux châtains lui descendaient jusqu’aux hanches et elle avait des yeux verts perçants. Elle avait l’air douce, gentille. Elle s’approcha de moi et murmura.

« Chut, ne t’inquiète pas. Ne bouge pas, surtout. Tu raviverais tes blessures. Tu étais dans un sale état. Je t’ai trouvé alors que je revenais de mon travail de domestique du château d’Emeraude. Tu étais sur le bord du chemin, à moitié caché dans la pente qui menait aux douves. Tu as reçu beaucoup de coups de couteaux, mais seulement quelques uns ont traversé vraiment ta peau. Les autres sont superficiels mais te laisserons quelques cicatrices. Par contre... Je n’ai rien pu faire pour ton œil gauche. Je suis désolée, mais tu devras te contenter d’un œil seulement. Excuse-moi »

J’avais envie de lui dire qu’elle n’avait pas à s’excuser, qu’elle m’avait sauvé la vie alors que je n’étais personne pour elle. Juste un petit garçon presque mort qu’elle avait trouvé. Elle avait été très gentille de me sauver la vie. Mais une question me brûlait les lèvres et je ne savais pas si j’étais capable de prononcer son nom, ou ne serai-ce qu’un mot, simplement. Je tentai quand même le coup.

« M..œur ? Ma sœur ? J...ia ? Jadia ?
-Oh... Alors cette petite, c’était ta sœur. Euhm... Ta sœur... Elle est morte. Quand je suis arrivée, elle l’était déjà. Toi aussi, tu l’étais presque. Mais j’ai réussi à te sauver. Ce n’était pas gagner. J’ai essayé de recoudre tes plaies, mais c’était la première fois que je recousais quelqu’un toute seule. Avant, je le faisais toujours avec ma mère, c’était elle, le vrai médecin. Mais elle est morte. Au fait, je m’appelle Onwenn. »

Je sentis que des larmes coulaient le long de ma joue droite, passant sur mes cicatrices et apaisant quelque peu leur brûlure. Mais le feu que je ressentais dans mon cœur s’intensifiait et me dévorait de l’intérieur. J’étais perdu, bouleversé, horrifié. Je ne peu décrire ce que je ressentais à ce moment là. De la douleur, de la tristesse, de la rage, de l’abattement, du regret. Tous les sentiments du monde s’abattaient sur moi en ce moment. Je voulais bouger, je voulais mourir et rejoindre ma sœur. C’était l’unique but de ma vie. Sauver ma sœur, la protéger, lui assurer un bon avenir. Et au lieu de cela, je l’avais condamnée, et je n’avais pas su la sauver au moment ou elle avait terriblement besoin de moi. Je m’en voulais terriblement. Je n’avais plus aucun but. Je n’avais pas envie de diriger le royaume d’Opale, si jamais il était encore libre, sans Jadia. La vie sans elle me paraissait insupportable. Insurmontable. Impossible. Je ne pouvais vivre sans elle. Je voulais mourir. Mais Onwenn n’était pas d’accord avec ça. Elle pensait qu’il y avait bien une raison à ce que je sois toujours en vie et elle est sûre que ce n’est pas un hasard si elle m’a trouvé avant que je meure. Elle s’escrimait donc à me sauver. Elle avait démissionné de son travail de servante et elle restait avec moi jour et nuit. Elle me surveillait, elle veillait à ce que je prenne correctement les plantes médicinales qu’elle me préparait, elle me rendormait en chantonnant quand je me réveillais en plein cauchemar pendant lequel je revivais encore et encore notre agression. Elle s’occupait si bien de moi que je m’en voulais de vouloir tout gâcher. Mais sans Jadia, je n’avais plus de famille, sauf si je retournais à Opale. Y retournerai-je ? Pas pour l’instant. Pas tant que la blessure de la perte de Jadia n’aura pas cicatrisé. Je sais que cela prendra longtemps. Je devrais le faire un jour ou l’autre. La laisser partir en paix, et vivre ma vie avant de la rejoindre à ma mort.

Je suis resté de longs mois chez Onwenn. Je crois que ça a duré environ huit mois. J’ai été pendant un mois et demi alité, sans le droit de bouger ni de sortir de mon lit. Onwenn appliquait tous les jours de grands bandages enduits de plantes médicinales sur mes cicatrices de couteau. Ca a aidé à les refermer et à les faire cicatriser. Elle m’a fabriqué un « bandage » noir, que je mets autour de mon œil gauche, ou plutôt de mon orbite gauche vide. Ca lui évite à avoir à regarder l’horreur à l’intérieur de mon œil. Elle a réussi à limiter l’infection, mais elle n’a pas sauvé mon œil. Mes agresseurs avaient presque coupé le lien qui unissait mon œil à mon corps. En fait, il en tenait que par un fil. Onwenn avait enlevé mon œil, nettoyé l’orbite et la plaie et avait fini par jeter mon œil, après que je lui ai dit que je ne voulais plus jamais le voir. Onwenn m’a hébergé, nourri, soigné, tenu compagnie. Je n’aurai jamais pu la rembourser de tout ce qu’elle a fait pour moi. Elle était gentille, je ne voulais pas la décevoir. Alors, j’ai réappris à marcher après deux mois d’immobilité. Au départ, je me contentais de quelques pas dans la pièce à l’étage de la maison. Puis, dès qu’Onwenn m’a crue capable de descendre les marches de l’échelle, je les descendis. Je pu enfin marcher sur l’herbe depuis trois mois d’enfermement. Sentir l’odeur du printemps qui s’éveillait à peine me réjouit et, enfin, me fit penser à un meilleur avenir. J’ai fait quelques pas à l’extérieur, puis je me suis effondré. Trop d’exercice pour ce jour. Je me suis reposé en bas avant d’être assez fort pour remonter l’échelle. Environ une semaine après, je sortais tous les jours et je passais environ une heure dehors si le temps s’y prêtait. Tous le temps, je me demandais ce que je ferai plus tard. Je m’imaginais beaucoup de chose, mais j’attendais qu’un évènement inattendu m’arrive. Ca allait bientôt arriver, si l’on écoutait les voix que j’entendais dans mes rêves. On me prononçait toujours un nom : Vailintin. On me disait aussi : « Tiens-toi prêt ». J’ai passé des heures à essayer de décoder ces rêves, sans aucune idée de départ. Mais je fini par découvrir un indice. Dans mon rêve, je voyais une espèce de clairière avec de grands dolmens de pierre. J’en avais déjà entendu parler, mais où ? Je décidai de chercher la réponse dans mon Encyclopédie, et je l’ai trouvée. On trouvait ces cercles de pierres à plusieurs endroits sur Enkidiev et ils avaient étés formés par les Enkievs. Des illustrations étaient jointes, et je pu déduire que le cercle de pierre que je cherchais était celui qui était situé à la frontière de Diamant et d’Emeraude. Le temps de toutes ces recherches, j’étais déjà resté sept mois et demi chez Onwenn. Elle s’était trouvé un petit ami, et elle s’occupait de moins en moins de moi. Je pensais que partir ne la dérangerait que moyennement, si je lui promettais de revenir la voir souvent. Mais elle s’était attachée à moi, et l’idée de laisser un petit garçon d’à peine onze ans tout seul dans la nature ne l’enchantait guerre. Et je fini par arriver au compromis qu’elle m’emmènerait au cercle de pierre et que, suivant ce qu’on y trouverait, elle verrait si elle me laissait partir ou pas.

Nous partîmes donc un matin en direction de la petite croix bleue indiquée sur le plan de mon Encyclopédie. Le trajet dura une demi-journée après laquelle nous arrivâmes au cercle de pierre. Au départ, il n’y avait rien, personne et pas un bruit, même la forêt semblait dénuée de tous les sons qu’elle émettait habituellement. Mais je ressentais comme une... présence. Un souffle, je sentais comme un regard posé sur moi. Un autre regard que celui d’Onwenn était sur moi. J’ai décidé que nous resterions la nuit ici. Dès que le soleil disparut derrière l’horizon, un corps translucide apparut derrière Onwenn. Mon œil s’ouvrit grand et je fixai cet homme qui venait d’apparaitre de nulle part. Il avait de longs cheveux argentés, laissés libres tels ceux d’une femme, lui arrivant jusqu’au genou. Il portait une grande tunique gris-bleu rappelant ses yeux de la même couleur. Ses manches étaient jointes et nous ne voyions pas ses mains ni ses jambes. Son visage était gris aussi et il avait l’air calme. Ses lèvres étaient presque bleues, et elles s’agitaient rapidement, et la voix qui en sortit était étonnamment claire et aigue pour un homme.

« Skye, ancien prince d’Opale, je me trompe ? »

Non, il ne se trompait pas. C’était moi, mais j’avais renoncé à ce nom. Maintenant, j’étais juste Skye. Un murmure s’échappa de mes lèvres, comme si elles avaient parlé sans que je leur ordonne.

« Vailintin ?
- Oui c’est moi. Tu es finalement venu. Je m’en doutais. Dès le moment où ta sœur a prononcé mon nom, je savais que tu viendrais me voir.
- Ma sœur ? Vous... Vous la connaissez ? Et ce rêve, quand elle est morte... C’était la réalité ? »

Les larmes me montaient à l’œil. Cet homme connaissait ma sœur. Mon cœur se serra à la pensée de ma sœur, comme il le ferait à chaque fois. J’attendais la réponse, car ce que je pensais être un rêve juste après que Jadia soit morte était la réalité. J’avais failli mourir, je rejoignais ma sœur au moment où Onwenn m’a sauvé. J’aurai pu être avec elle, mais on en avait décidé autrement.

« Oui, c’était bien la réalité. Tu as bien failli mourir, et cette personne ici présente t’a sauvé de la mort certaine à laquelle tu étais voué si personne ne te trouvait. Jadia était morte avant toi, et elle voulait que tu vives. Pendant que tu veillais sur elle, elle veillait sur toi aussi. Elle était gentille, mignonne, adorable, tout ça pour te plaire. Tu ne le remarquais peut-être pas, mais elle exerçait une force sur toi : elle t’apaisait, elle te rendait plus calme. Et elle voulait que tu vives. Lorsqu’elle est arrivée devant les portes de grandes plaines de lumière, j’étais censée la faire passer. Je le reconnais, elle était terriblement mignonne et je n’ai pas pu lui refuser le fait qu’elle veuille t’attendre. Nous avons attendu assez longtemps, temps pendant lequel nous avons parlé. Elle m’a fait promettre, je ne sais comment, de te protéger. Et lorsque tu es arrivé, on a bien vu que tu débattais entre la vie et la mort. Jadia ne savait pas si tu allais la rejoindre alors elle t’a crié mon nom, Vailintin. Ensuite, j’ai essayé de tout faire pour que tu me retrouves, en te montrant ce dolmen de pierre. Pourquoi ici ? Parce que je ne descends que très rarement sur Enkidiev et que cet endroit était le plus proche du lieu ou tu trouvais que je connaissais.
- Mais... Jadia... A-t’elle franchi le portail qui mène aux grandes plaines ? Et... Comme allez-vous veiller sur moi ? Avez-vous des projets ? Parce que je n’en ai aucun, et je pensais que venir vous voir m’en donnerai de nouveaux...
- Oui, ta sœur a bien franchi le portail. Juste après que tu ais définitivement disparut. Je compte veiller sur toi... Comme ta sœur me l’a demandé. Je vais t’entrainer à la magie. J’ai d’autres projets, mais je les garde pour plus tard, tu les sauras en temps et en heure. Notre lieu d’entrainement sera ici même, et nous commencerons dès que tu seras prêt.
- Onwenn ? Penses-tu que je puisse rester ici avec maître Vailintin ? Le crois-tu digne de confiance ?

- Eh bien... Son histoire est convaincante et correspond plus ou moins à ce que tu m’as dis... Je veux bien que tu poursuives ton apprentissage de la magie, mais... (Onwenn se jeta dans mes bras et me serra fort) Promet moi de repasser me voir dès que tu auras du temps libre. Promis ?
- Oui, merci Onwenn. A bientôt, Onwenn. Maître Vailintin, nous pouvons commencez quand vous le voudrez.
- Alors, allons-y. »

C’est ainsi que j’ai commencé mon entraînement avec le maître. Au départ, j’ai eu le droit à une étude complète sur la magie, comment elle se formait, d’où elle venait, pourquoi on ne la trouvait que chez certaines personnes... Maître Vailintin disait que c’était pour mieux me faire comprendre les énergies qui nous entouraient, pour mieux maitriser la magie et, en même temps, pour améliorer ma culture générale. Il m’apprit aussi la méditation, pour me relaxer dans les moments difficiles. Je pouvais passer des heures à méditer, car les longues heures que j’avais passé à ne rien faire chez Onwenn ressemblait à de la méditation. Après que j’ai maîtrisé la méditation, maître Vailintin me fit un cadeau que je ne pouvais espérer. Il me redonna un œil. Ce n’était qu’un œil de verre, de couleur violette, qui me permettait de retrouver un semblant de vue à deux yeux. Mais cela donnait à mon œil une forme enfoncée et j’avais du mal à le remettre lorsqu’il tombait. Alors, en général, je gardais le bandeau d’Onwenn sur l’œil. Mais l’utilité de cet œil était tout autre. Il me permettait de voir les énergies qui composaient l’air, les personnes, la terre, les plantes, toutes les énergies. Elles étaient colorées, et de formes différentes. Vailintin était là pour m’apprendre à les maîtriser. En premier, il m’apprit à ne les voir que lorsque je le voulais, en récitant une incantation. Cette incantation répondait en écho à mon œil, dans lequel Vailintin avait gravé un pentagramme dans lequel l’incantation était écrite. Ainsi, mon œil s’ouvrait à voir les énergies. Pour les maîtriser, il fallait d’abord que je commence par les identifier. Vailintin, qui les voyait aussi, me les expliquait pendant de longues heures pendant lesquelles j’écoutais attentivement. Cette petite boule rouge traversée de lanières orangées représentait le feu. Le petit cercle gris-bleu qui avait l’air d’un nuage était un détonateur et s’il entrait en contact avec ce petit serpent violet il créait une mini explosion. Vailintin m’appris à faire des associations d’énergie, produisant chacune un effet différent. J’aimais beaucoup étudier avec maître Vailintin, cela m’apprenait beaucoup. Enfin, un jour, il m’apprit à saisir les énergies dans mes mains. Je commençais avec des énergies inoffensives, comme celle de l’eau, ou celle qui composait les arbres. Quand je su saisir ces énergies et les amplifier, il m’apprit à en saisir d’autres. Finalement il me donna la meilleure technique pour faire les alliances d’énergie, en me recommandant de ne jamais en associer plus de trois, et de faire principalement des mélanges de deux énergies. Lorsque je su maîtriser entièrement les énergies, Vailintin me parla de ses futurs projets pour moi.

« Skye, maintenant, je vais te parler de ce que je compte faire. Ton père, Teagan, vous a gardé une fortune à Opale. Elle est en sécurité, et, pendant ce temps, nous pourrons voir ce qu’il en est désormais à Opale. Mais, selon mes sources, ce n’est plus ton père qui dirige le pays. Ton père est mort. Jadia l’a retrouvé dans les grandes plaines de lumière. C’est ainsi qu’il nous a confié où était cachée sa fortune. Il veut que tu en hérites, pour arriver au bout de ce que veux pour toi. Je me suis renseigné sur les différentes options qui se présentent à toi. Je sais que tu ne veux pas rentrer dans l’Ordre des Chevaliers d’Emeraude et que tu leur voues une haine féroce, car tu estimes que s’ils avaient pris Jadia dans leurs rangs, elle ne serait pas morte. Les magiciens d’Enkidiev, en général, interviennent en faveur de l’Ordre d’Emeraude. Ensuite, une autre option s’offrait à toi : aller sur Irianeth. Mais cette solution n’est pas pour toi, car tu n’es pas méchant, dans le fond. Tu ne pourrais te résoudre à tuer des personnes innocentes, je le sais. Je me suis donc renseigné et je suis retourné dans le royaume Céleste alors que tu dormais, et j’ai ainsi appris l’existence d’un nouvel Ordre : l’Ordre d’Esprit. Même si le principe est aussi la guerre, je pense que cette voix est celle qui te correspondrait le plus. Tu es dans l’âge de la seconde génération, mais il faudrait passer par une procédure d’exception. Je pense que vu tes pouvoirs magiques et ton aptitude à l’arc, ils ne pourront te refuser cette exception. Il te manque juste les pouvoirs nécessaires pour entrer dans l’Ordre, tu connais déjà la guérison que tu maîtrises de mieux en mieux, la télépathie est assez bonne tout comme ta télékinésie. Il te reste donc à apprendre à maîtriser les rayons incendiaires. Leur apprentissage est facile, tu n’auras aucun mal à l’apprivoiser. Dès que ce sera bon, nous irons récupérer la fortune de ton père. Nous aviserons ensuite. Cela te va-t’il ?
- Oui, maître Vailintin. C’est parfait. Je vous suis.
- Alors commençons tout de suite. »

En quelques heures je maîtrisai de façon rudimentaire le rayon incandescent et, au final, nous finîmes par partir le lendemain matin. Pendant le voyage, maître Vailintin m’appris à mieux maîtriser mes pouvoirs de façon à ce qu’on m’accepte plus facilement dans l’Ordre d'Esprit. Vers la fin du voyage, je les maîtrisais tous très bien. Heureusement que le maître me distrayait, car sinon la nostalgie m’aurait rattrapé. Ce chemin était exactement le même que j’avais suivi avec Jadia. Là, cet arbre où nous avions dormi. Et cette roche plate où elle s’était allongée. Ce cours d’eau qui était très violent et que nous avions du remonter pur pouvoir traverser à gué. J’essayais de ne pas y penser, mais c’était dur. Je devais m’efforcer de me souvenir de Jadia de façon heureuse, en chérissant tous les moments que j’avais passés avec elle. C’était dur, mais j’allais y arriver. Je devais sourire lorsque je parlais d’elle. Fermer les yeux sur sa mort. J’y arrivai au fur et à mesure. Je devais être prêt pour quand nous franchirions la frontière d’Opale.

Nous avancions à un rythme beaucoup plus rapide que la dernière fois que j’avais fait ce trajet. En deux jours à peine nous arrivâmes à Opale. Maître Vailintin ne me laissa pas le temps d’analyser ce que je voyais, il m’emmena directement à l’ancienne maison de mon père. D’ici, il fit cent mètres vers le nord, puis il tourna une fois à gauche pour s’engager dans une petite ruelle étroite et au bout de laquelle il sauta par-dessus le mur en me sommant de le rejoindre. Il y avait une petite cabane en bois, inhabitée depuis longtemps à ce qu’on voyait. Personne ne devait connaître l’existence de cette vieille bâtisse. J’ai suivi Vailintin à l’intérieur, et, sous un vieux tapis usé se cachait une petite trappe qui s’ouvrait sur un trou dans le sol. Le maître en sortit une grosse boite. Nous l’ouvrîmes et nous découvrîmes une importante somme d’argent à l’intérieur. Nous prîmes la boite et nous partîmes rapidement vers la sortie de la forteresse. Je m’obligeais à regarder un peu partout, cherchant désespérément un visage que je connaissais, quelque chose à quoi me raccrocher pour me dire que rien d’avait changé. Nous franchîmes les portes, et je reconnus une personne, un garde. Thom. J’ai fixé ses yeux. Et murmuré son nom. J’ai ralenti, je me suis presque arrêté. Lui aussi a murmuré mon nom. Un autre aussi. Même si je n’ai pu voir ses lèvres, je savais ce qu’il me demandait. Où était ma sœur. Une larme monta à mon œil droit. A son regard désolé, je su qu’il avait compris. Il comprenait toujours. Je parti en courant rejoindre Vailintin qui m’attendait. Je m’empressai de lui raconter ma rencontre avec Thom. J’avais envie de le remercier de nous avoir conduits à la frontière Jadia et moi. Vailintin ouvrit la boite et me tendit quelques pièces. Je compris immédiatement ce que je devais faire. Je les fis léviter et je les posai dans les mains de Thom. Il regarda autour de lui pour voir d’où lui venaient ces pièces et son regard se posa sur moi. Je lui souri, lui fit un geste de la main et je me retournai et recommençai à marcher. Je voulais le remercier. J’aurai voulu remercier aussi ce couple qui nous a emmenés à Emeraude. Mais je ne savais ni où ils habitaient, ni leurs noms. Je suis allé déposer quelques pièces à l’endroit où ils nous avaient trouvés. J’espérais qu’ils repasseraient par là, un jour. Sûrement que les pièces n’y seront plus. Pour finir, je voulais remercier Onwenn. Je suis allé chez elle, j’ai toqué à la porte. Elle me serra dans ses bras, je n’étais pas revenu la voir. Je lui ai dit que j’allais bien. Elle m’a fait entrer, m’a présenté son mari et m’a montré son ventre arrondi. J’étais content pour elle. Je lui aie dit que je partais que je ne reviendrais pas. Elle a versé une petite larme. Je lui ai remis un bon paquet de pièce d’or, mais ce n’était rien comparé à tout ce que nous avions encore en réserve. Elle me dit Adieu. Elle me remercie. Je voudrais répondre que ce n’est pas à elle de me remercier mais plutôt l’inverse. Je ne sais pas pourquoi je ne dis rien. Je murmure à peine un au revoir. Et je m’en vais.

Maître Vailintin m’a donné une carte. Une carte de tout le monde sur lequel je vis. Sur cette carte, il y a un cercle rouge. Elle entoure un pays. «Esprit ». C’est là que je vais. Je vais vers un nouvel horizon. Vers un nouvel avenir.


Pouvoir :
Je possède les pouvoirs basiques des Ecuyers. Mon autre pouvoir est celui de maîtriser les énergies qui nous entourent. C’est un pouvoir que j’ai acquis avec l’aide d’un immortel. La description de ce pouvoir se trouve dans mon histoire.


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MessageSujet: Re: Skye, Ecuyer des Esprits. "Who am I?"   Skye, Ecuyer des Esprits. "Who am I?" Icon_minitimeSam 25 Juin - 13:50

Je m'occupe de ta prez le plus rapidement possible (elle est hyper longue ^^)
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MessageSujet: Re: Skye, Ecuyer des Esprits. "Who am I?"   Skye, Ecuyer des Esprits. "Who am I?" Icon_minitimeSam 25 Juin - 16:30

Bon, je me permet un double post et j'éditerais celui-ci ^^
Alors, ce qui vas :
  • Pseudos
  • Kit
  • Orthographe (a par quelque erreurs de syntaxe mais c'est pas grave ^^)
  • Caractère et gouts
  • Race
  • Code
  • Pouvoirs
  • Physique
  • Histoire


Erreur :

    /


Sinon ta prez et bien détaillé, et parfaite tu as juste à modifié ces petit détails et tu seras validé.


Dernière édition par Lyria le Dim 26 Juin - 16:31, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Skye, Ecuyer des Esprits. "Who am I?"   Skye, Ecuyer des Esprits. "Who am I?" Icon_minitimeDim 26 Juin - 10:32

Voilà, c'est modifié! (Les petites erreurs de l'histoire viennent du fait qu'à l'origine l'histoire est pour un autre forum, j'ai essayé de la modifié mais sans faire attention à ces deux petits détails, vous m'en excuserez >_<")
Merci beaucoup pour l'avoir lue en entière ^^

Skye
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MessageSujet: Re: Skye, Ecuyer des Esprits. "Who am I?"   Skye, Ecuyer des Esprits. "Who am I?" Icon_minitimeDim 26 Juin - 15:55

Ton avatar c'est Ciel Phantomhive !!!
Copain !!

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MessageSujet: Re: Skye, Ecuyer des Esprits. "Who am I?"   Skye, Ecuyer des Esprits. "Who am I?" Icon_minitimeDim 26 Juin - 16:32

Validé, je vérouille
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MessageSujet: Re: Skye, Ecuyer des Esprits. "Who am I?"   Skye, Ecuyer des Esprits. "Who am I?" Icon_minitimeDim 26 Juin - 17:02

Je suis scotchée sur place. Ta presentation est tout simplement parfaite. Moi aussi j'adore Black Butler.
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